Un nouveau PLU (Plan Local d’Urbanisme) a vu le jour. Que de temps et d’argent perdus ! Car il a déjà fallu trois ans, et il faudra au final au moins 4 ans pour refaire un PLU qui n’apporte pas grand chose de nouveau par rapport à celui qui a été annulé en 2020. Et pendant ces 4 ans, on sera resté sous celui de 2012, qui est totalement anachronique.

Ce nouveau PLU reprend peu ou prou les mêmes OAP (Opérations d’Aménagement Programmé, soit des zones de prévision d’aménagement), en supprimant celles qui étaient contestées par certains particuliers. Clientélisme électoral ?

De plus l’annulation du PLU 2020 a coûté beaucoup d’argent public : même si on ne connaît pas encore le coût de celui qui est actuellement en préparation, un PLU de ce type coûte entre 80 et 120 000€, et celui-ci, du fait de l’annulation, va donc virtuellement coûter le double.

La majorité fait étalage de vertu environnementale, mais ce nouveau PLU ne liste que des préconisations non contraignantes, et la vraie prise en compte de l’environnement ne se traduit pas dans les faits.
En conséquence, voici quelques unes des remarques que les membres de notre groupe ont faites lors du débat sur le PLU en conseil municipal :

  • qu’est-ce qui différencie ce PLU du précédent ? qu’est ce qui justifie son annulation ? Il n’est ni plus ambitieux ni plus vertueux.
  • La vision d’aménagement du centre bourg du PLU 2020 n’est ni reprise ni modifiée. Aucune proposition d’aménagement d’ensemble de l’espace entre le pôle mairie, le centre village, et le pôle scolaire et sportif.
  • Le déplacement en vélo n’est pas encouragé puisqu’une seule place par logement est prévue, soit le minimum réglementaire.
  • Le stationnement en sous-sol n’apparaît nulle part. Pourtant il est obligatoire de faire des stationnements en sous-sol ou rez de chaussée du bâti collectif pour éviter la consommation d’espace.
  • Pour les constructions, aucune exigence particulière sur le renouvelable, sur les matériaux de construction n’est demandée tant au niveau des Z.A. (Zones d’Activité – économiques et/ou commerciales et/ou industrielles) que du bâti logement.
  • Pour les piscines, aucune condition de sobriété n’apparaît, que ce soit sur leur taille et leur contenance, au regard de la nécessité de gestion de l’eau.
  • Pas de réelles incitations à l’énergie renouvelable au-delà des panneaux solaires, pas de limitation du gaz.
  • Et, pire encore : quelle est la justification pour remplacer la ZA envisagée avant à côté de Grande Ile par une zone à proximité de l’aérodrome ?? Quelle réflexion avant de proposer cette implantation ? Cela va provoquer un trafic de véhicules lourds sur la route entre Domène et l’aérodrome. La refaire équivaudra à transformer cette route en deuxième RD et impactera le foncier agricole. Ne pas la refaire laisserait mal augurer de l’augmentation de trafic sur la rue Saint Exupéry.
  • Le PLU mentionne un appui sur le projet de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie, gestionnaire de l’aérodrome) mais ne donne aucune précision sur ce dernier. Il mentionne aussi une articulation avec le projet de halte ferroviaire à Domène, qui ne peut être qu’un vœu pieux, ce projet ne prenant pas actuellement en compte une liaison avec le Versoud.

Conclusion : Monsieur Suszylo et son équipe ont accouché d’une souris – coûteuse -, et d’une bombe à retardement liée aux enjeux mal justifiés et non maîtrisés d’un projet de Z.A. à l’aérodrome.

Article publié dans le magazine municipal Etapes au Versoud n°11